(Ottawa) – L’Institut du mariage et de la famille a rendu public aujourd’hui une étude sur le Québec intitulée A Quebec Family Portrait. Cette étude, publiée en anglais seulement, dresse un profil statistique de la famille québécoise, notamment dans ses rapports avec l’économie de la province. Elle porte sur divers domaines comme l’économie, la fiscalité, l’éducation, les programmes gouvernementaux relatifs à la famille (dont le régime provincial de garderies) et les taux de fécondité, de mariage, de divorce et de cohabitation.
Ce profil familial révèle que la province est innovatrice en matière de politique familiale et sociale. Il arrive que les résultats soient heureux, mais il arrive aussi qu’ils le soient moins, comme en témoignent les données suivantes :
« Depuis la Révolution tranquille des années 1960, le Québec s’est lancé dans une expérience radicale de transformation économique et sociale qui a profondément modifié le visage et le caractère de cette province », déclare les auteurs de l’étude, Paul Malvern, Andrea Mrozek et Catherine Benesch. « Plusieurs aspects de la vie du Québec ont changé et la vie familiale a été profondément transformée, comme l’indiquent le faible taux de mariage, le taux élevé de cohabitation et le faible taux de fécondité. »
Le succès ou l’échec de cette expérience aura d’importantes répercussions sur le reste du Canada puisque bon nombre d’autres provinces souhaitent s’inspirer de certaines politiques familiales du Québec, notamment en ce qui concerne son régime de garderie. Selon la chercheuse Andrea Mrozeck, « divers chercheurs ont toutefois conclu au fil des ans que ce régime est de qualité médiocre et qu’il contribue à un niveau élevé de fiscalité et à une absence de choix en matière de garderies. » Elle ajoute que « les autres provinces canadiennes devraient se montrer très prudentes avant d’adopter ce modèle. »
Bien que certains programmes québécois soient très prisés, l’avenir pourrait se révéler
problématique. En effet, à défaut d’un réaménagement fiscal de grande ampleur, le Québec
pourrait très prochainement ne pas être en mesure d’offrir les prestations sociales qui sont
maintenant offertes aux familles. Et en l’absence d’une solide culture du mariage, les réductions éventuelles pourraient avoir de pénibles répercussions sur les Québécois. Des familles solides offrent un très bon filet de sécurité sociale et, lorsque les familles se défont, il est très difficile de surmonter les difficultés qui en découlent. Le gouvernement du Québec aurait intérêt à accorder autant d’attention au déficit des mariages qu’à l’endettement croissant de la province.
« Si jamais ’expérience du Québec en matière d’ingénierie sociale allait à vau-l’eau, la cause en serait vraisemblablement la conjugaison des pressions fiscales résultant de la nécessité constante de remplir les coffres de l’État et des faibles niveaux de fécondité que l’on observe dans la plupart des provinces et territoires canadiens », concluent les auteurs. « Cela dit, à certains égards, le profil familial du Québec ne diffère pas sensiblement de celui du reste du Canada; il est seulement un peu plus accentué. »
On peut télécharger le texte intégral de l’étude ici.
Pour de plus amples renseignements ou pour faire part de vos observations, prière de vous
adresser à Andrea Mrozek, gestionnaire de la recherche et des communications (Tél. : 613-565-3832, poste 7502, info@imfcanada.org).